L’AUBRAC dans tous ses états (30)

ÉPILOGUE

Étrange Aubrac, jadis non-lieu touristique par excellence alliant le Rien au Vent, qui à présent draine des foules :  romiu, caminaïre  rebalaïre ou… festaïre qui viennent ici, certains avec ferveur, renouer avec l’ Aube des Temps, étancher leur dépaysement exotique ou leur soif d’infini afin d’oublier un instant les bruits du monde et de l’immonde.

Comment rendre «l’infinisterre» en photographie ? Certainement pas en abusant des panoramiques.

Ici comme là bas dans les déserts de sable, il est faux de dire ou penser que rien n’arrête la vue. «L’Accident» : le rocher, l’arbre, le masuc, la vache, le piquet de clôture, le régiment de conifères, le nuage, vient happer l’oeil, rompre la monotonie et rajouter de l’harmonie à la ligne horizontale. Il est urgent de composer avec. Et c’est un pur régal, ici. Et le photographe brûle d’envie d’exalter cet éloge du peu, du suffisant, du presque rien, même parfois.

Cet espace à la croisée des vents est changeant à souhait. Vingt fois vous irez traîner au lac saint Andéol et vous en rapporterez des lumières nouvelles, des douceurs ou des contrastes nouveaux, des limpidités ou des nébulosités insolites, des couleurs et nuances inédites… Cent fois vous photographierez la Reine d’Aubrac et son pelage passera du rose miel doux de l’aube, au fauve abrupt du couchant …

Je dirai que cette flânerie est très différente de celle de nos habituels voyages marqués par une intense avidité à voir, saisir, capter qui mobilise l’esprit et entretient la vigilance et la promptitude : un empressement gourmand à dépayser sa curiosité, son étonnement, sa jouissance… (d’où notre terreur des voyages organisés qui ont – par définition – banni l’imprévu, l’implanifié)

Ici, pas d’appétit farouche. Ne rien accélérer, ne rien forcer, ne rien contraindre, laisser le regard s’imprégner d’herbe, de fleurs, de neige, de nuages, de rocs, de brume, sans compter la discrète rougeur de l’aube. Et pour tout dire, les plus riches photos adviennent en ces moments là.

Ce qu’on souhaite à l’Aubrac ? C’est que le Marketing Management (terme qui ne cesse d’inquiéter 🤪) n’étouffe pas l’esprit qui souffle là-haut ! Allez flâner et rêver en Aubrac, haut lieu de zenitude, c’est moins cher que la Mongolie, ou l’Ashram de « Amma » Matha Amrithanandamayi ! vous y économiserez moultes séances de yoga, de sophrologie, thérapies diverses, méditation transcendentale ou… pas etc. vous y échapperez à la dictature de l’activisme (consenti, il est vrai 🤪) et à la tyrannie de l’agenda de travail. Là où la criaillerie stridente des réseaux s’estompe enfin !

Et vous rencontrerez des vaches philosophes et attentives, à l’oeil immense habité par l’azur, des fermiers, zen aussi… quand d’aventure quelques technocrates vilatous acharnés ne les emmm… pas.

 

PS : Une manière d’excuse pourrait être présentée aux puristes de la lenga d’Oc (Si ! Si ! Il en est là-bas près de La Bastide l’Evêque !) pour ma transcription d’icelle. Mon « patois » d’Oc est celui de ma mémé Gabrielle et de mon tonton Honoré, donc, totalement phonétique. A noter que ni l’un ni l’autre n’avait appris à écrire. Et j’avoue que je ne retrouvais pas dans la graphie orthodoxe et officielle, l’accent chaud et roulant d’enfance rurale. Et je ne pouvais non plus graphier tous ces termes en API sans apparaître comme un lamentable grimaud. Aussi ai-je opté pour la graphie la plus proche de mon «patois» oral et… VRAI !

L’AUBRAC dans tous ses états (29)

Aubrac, eau d’aube sur rude ubac… graphique et virginal

Comme annoncé dans la dernière Infolettre, voici la surprise : cette relecture poétique dilatée des images de l’Aubrac enneigé par Henri C.

« J’ai rencontré mon premier JacBouby vers les années 80. C’était au Sénégal.

Il faisait dans les grands formats N&B très graphiques (vérifiez, regardez la photo à l’envers). Et aussi vraiment intemporels (je vérifie, aujourd’hui ses N&B d’Afrique, pas une ride).

À l’époque je faisais du son, j’avais sonorisé son diaporama de 45 mn, une belle folie inventive à nous deux, et un troisième larron !

A intervalles irréguliers je rencontre d’autres JacBouby. Il a mis de la couleur, des plantes, de l’Inde, des sourires, que sais-je, même des Basaltes  sous la neige.

Je lui pardonne car c’est du JacBouby. »

Henri Copin, auteur d’essais,

de poésies, et de légendes de JacBouby

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L’AUBRAC dans tous ses états (28)

PHOT’Aubrac

Comment quitter l’Aubrac sans évoquer PHOT’Aubrac, ébouriffant festival photographique né en 2003, (20 ans déjà, l’année dernière), qui fait régulièrement grimper là-haut des dizaines et dizaines de milliers d’amateurs en septembre pour des dizaines de Galeries à ciel ouvert.

Aubrac, PHOT’Aubrac-CC BY-NC Jacques BOUBY

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L’AUBRAC dans tous ses états (26)

Le patrimoine bâti vernaculaire (6)

Aubrac, Viadène, église de Saint-Amans-des-Côts-CC BY-NC Jacques BOUBY

L’église de Saint-Amans-des-Côts (qui par ailleurs ne présente pas beaucoup d’intérêt) abrite un beau et grand Retable de près de 4 m. de hauteur peint à l’huile sur bois. Je lis qu’il n’a été découvert qu’en … 1996, au cours de la restauration intérieure de l’église. Incroyable.

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