L’AUBRAC au joli mai (1)
Oh ! La splendeur de la Primavera sous ces étendues lentes, taiseuses, souvent encore fondues dans les nuées mouvantes !
Et ce vert qui palpite en tous lieux, baume apaisant qui cicatrise l’oeil et le coeur. Se mettre au vert n’est plus ici une métaphore vide. Il vous enveloppe et vous pénètre de sa fraîcheur humide, « ce lit vert où la lumière pleut ».
Les arbres perdent patience et s’ébrouent dans leurs feuilles nouvelles animant les lointains de ces bouquets ronds et lumineux que l’on ressent à l’oeil soyeux et tendres.
A l’intérieur des futaies aussi, dans l’ombre complice, le VERT est mis : sous la hêtraie, aigrelet, il triomphe des rousseurs de l’automne. Et voilà que d’insolentes feuillettes multiples s’espandissent à qui mieux mieux sur les lavis gris cendre et sombre des troncs nus des faus.
Ce parfum vert « frais comme des chairs d’enfants » ! Euh ! Je retire ! En voila un, de vers de Baudelaire, qu’on ne peut plus savourer sans finir au bûcher.🤪 Triste époque.
Mais c’est le jaune qui éblouit ! De son éclat certes, mais surtout des surfaces qu’il inonde. Immenses ! Une marée luminescente à l’assaut des pentes et talus.
C’est à l’orée de mai, que les pissenlits, les jonquilles, les orchis, les pensées, les anémones pulsatilles, et les genêts vont grignoter, avaler entièrement même parfois, la couleurs verte de ces prairies encore désoeuvrées. Et sans répit ! La couleur primaire faisant savoir haut et fort qu’elle va conquérir la couleur secondaire.