BIKANER, le FORT de JUNAGARH (2)
Encore une vaste cour somptueuse de blanc nacré, cerclée de jharokhâ, ces magnifiques balcons en saillie et leur couronne de chajja (auvent) en forme de sourcils.

Photographe Voyageur
Ce fort a la particularité bien rare au Rajasthan d’être construit sans escarpement ni hauteur ni promontoire. Non ! simplement posé à plat au milieu du désert, le plus redoutable des protecteurs il est vrai. Et si les Moghols ainsi que les Lodis ne se privèrent pas d’assaillir rageusement ses remparts, l’histoire affirme que le fort n’a jamais été pris !
Massive et redoutable, cette monumentale citadelle jadis entourée de douves, construite entre 1588 et 1593 est protégée par 37 bastions, un rempart impressionnant de près d’un kilomètre de long et sept portes fortifiées.
Nous poursuivons vers Bikaner qui n’est plus à proprement parler dans le Shekhawati, mais sa frontière. A présent toute végétation digne de ce nom a disparu dans la fournaise de la route du désert, les sables ayant bu goulûment toute trace d’eau, ne laissant à l’horizon tremblé qu’une âcre poussière coruscante. Quelques de plus en plus rares oasis …
On peut vérifier dans ce complexe ouvragé de l’Indra Vilas Heritage, l’évolution de l’initiale haveli, casemate austère et recroquevillée sur l’intimité de ses cours … devenue ici ouverte, démesurée et tape à l’oeil. Les Marwaris, au loin, coupés de leur terre natale et définitivement urbanisés envoyaient au Shekhawati des pans de leur fortune selon l’évolution de leur enrichissement pour assurer avec grandiloquence à la face des populations locales l’image de leur réussite dans un luxe un peu criard.
Les nouveaux riches qui surpassaient même, la réussite commerciale des anglais tenaient à étaler leur opulence dans ces nouvelles havelis pompeuses et vastes imitant les palais afin de rivaliser avec les nobles et… les Britanniques.