Châteaux en Pays de Loire 16

AU FIL DE LA LOIRE

Avant de quitter Amboise et suivre la Loire, quelques photos du bourg qu’on a eu, il est vrai, un peu de mal à quitter. Toute la suite est, comme on dit au Tour de France, une étape de liaison.

Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY

Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Pont sur la Loire à Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Pont sur la Loire à Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Château d’Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Château d'Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Château d’Amboise- CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise, Bronze de l'italien Amelto Cataldi -CC BY-NC Jacques BOUBY
Amboise, Bronze de l’italien Amelto Cataldi -CC BY-NC Jacques BOUBY

Bronze de l’italien Amelto Cataldi représentant Leonard de Vinci sous les traits d’un dieu antique

Loire à Chaumont-CC BY-NC Jacques BOUBY
Loire à Chaumont-CC BY-NC Jacques BOUBY
Loire vers Amboise-CC BY-NC Jacques BOUBY
Loire vers Amboise-CC BY-NC Jacques BOUBY
Bords de Loire-CC BY-NC Jacques BOUBY
Bords de Loire-CC BY-NC Jacques BOUBY
Pont sur la Loire-CC BY-NC Jacques BOUBY
Pont sur la Loire-CC BY-NC Jacques BOUBY

En orange, l’appellation Vouvray (2000 ha) issue du Chenin (le pineau blanc de la Loire)

Carte des vins de Vouvray-CC BY-NC Jacques BOUBY
Carte des vins de Vouvray-CC BY-NC Jacques BOUBY

En jaune, l’appellation Montlouis (350 ha) dont nous avons apprécié la dénommée « méthode traditionnelle » ! Du Chenin ! Encore du Chenin !

Vouvray-CC BY-NC Jacques BOUBY
Vouvray-CC BY-NC Jacques BOUBY
Cave de Vouvray-CC BY-NC Jacques BOUBY
Cave de Vouvray-CC BY-NC Jacques BOUBY

La Cave de Montlouis, presque en face de Vouvray, sur la rive gauche, dont le vignoble est principalement orienté vers le sud, suivant une succession de coteaux en pente, de la rive gauche de la Loire à la rive droite du Cher. Pas mal du tout.

Cave de Montlouis-CC BY-NC Jacques BOUBY
Cave de Montlouis-CC BY-NC Jacques BOUBY

On vous recommande  la cuvée Jardin des Rois, joli flacon et noble ivresse ! C’est un AOC : vendange manuelle, entière, ni éraflage, ni foulage. Attention ! méthode utilisée ici pour faire de la bulle bien antérieure aux travaux du bon moine Dom Pérignon de Champagne !

Mais ! Mais ? C’est Françoise Babou  Doudoue de la Bourdaisière ! Que fait-elle ici ?

Château de la Bourdaisière-CC BY-NC Jacques BOUBY
Château de la Bourdaisière-CC BY-NC Jacques BOUBY

Mais que diable alliez-vous faire dans ce château perdu… qu’on a d’ailleurs eu un peu de mal à trouver ? 

Mais, zammis, n’avez–vous pas déjà largement compris notre pèlerinage vers … plus de vérité historique VRAIE et, vue par le petit trou… de la lorgnette ?

Alorsse ? cette Babou de Françoise apparemment  in-con-tournable vu le détour que vous fîtes, qui diablest-ce ? Et sa grand mère Marie Gaudin, in-con-tournable itou ? Voilà, en deux mots… puisque vous êtes sur le gril : Françoise Babou de la Bourdaisière est tout simplement la mère de la sublime Gabrielle d’Estrées (maîtresse de Henri IV) et  Marie Gaudin, sa mère, dame de la Bourdaisière, la plus belle femme de son temps, maîtresse fort aimée de… mais oui, du duc de Valois, futur François 1er.

Et vous êtes ici en leur château de la Bourdaisière. Son Philibert de mari, peu jaloux, profita de la faveur de sa femme auprès de son amant devenu le roi François 1er pour acquérir le titre de surintendant des Finances, + celui de chevalier + de maître d’hôtel du roi puis de maire de Tours. Cocu mais Royal ! Il pourra donc faire élever vers 1520 ce plaisant château en pierres blanches de la Bourdaisière, avec, sans doute un grand et bon lit tout préparé pour…  François 1er lors de ses passages répétés en Touraine.

Elle est terrible cette belle Marie. Lors de notre visite à Tours où se tenait une foire aux livres, nous avons rencontré une bonne dame écrivaine qui présentait un livre sur Marie Gaudin, joliment illustré, de surcroît. Je ne comprends encore pas pourquoi nous ne l’avons pas acheté ! Et comme c’est une édition privée … impossible à retrouver. En tout cas cette écrivaine passionnée et passionnante était intarissable sur Marie Gaudin « la tueuse ».

Or donc François Ier part en Italie à Bologne en 1515 pour rencontrer le pape Léon X et préparer un concordat. Il est accompagné de Marie Gaudin, sa maîtresse chérie, yeux de braise, cuisse alerte et téton d’albâtre. La gente dame fixa immédiatement l’attention du représentant de Dieu. Son regard éperdu et tourneboulé manifesta une telle passion que François grand prince mit fort obligeamment l’éblouissante Marie dans le lit du pape. Ecco ! Sa science experte du déduit fit merveille puisque le bon pape ébloui lui offrit un énorme diamant. Je n’ai pas réussi à savoir quelle charmante et secrète mignardise déconcerta, transporta, chavira et finalement culbuta le bon pape essoufflé et … reconnaissant ! Peut-être folâtrement avait-elle dénoué l’aiguillette papale ? Bref, « le gros diamant Gaudin » entra dans l’histoire, conservé précieusement dans la maison de Sourdis par sa fille Isabeau.

Mais, savez–vous que, outre le roi de France et le pape Léon X, Marie Gaudin fut maîtresse du cousin de ce dernier, le pape Clément VII. Ah ! mignoter le goupillon d’un prélat ! Quelle n’en rêverait pas ? Mais Pas seulement ! Elle fut aussi dans le lit impérial de… Charles Quint. Si faict ! Pâquesdieu ! Même Tallemant de Réaux le confirme. Quelle santé la Babou ! Dans ce monde testiculaire ! 🤪

Tombeau de Philibert Babou, église saint Florentin d’Amboise-CC BY-NC Jacques BOUBY
Tombeau de Philibert Babou, église saint Florentin d’Amboise-CC BY-NC Jacques BOUBY

Ce sarcophage est le tombeau de Philibert Babou, à l’église saint Florentin d’Amboise. Si la figure du Sauveur est modelée sur celle de Philibert, c’est Marie Gaudin qui figure… mais oui, la Vierge 🤪 (avec la couronne) entourée de ses trois filles dont la Françoise.

Celle dont Brantôme, mauvaise langue et putassier à souhait mais toujours bien renseigné, écrit dans  » Les Vies des dames galantes  » :

« Elle avoit la toifon fi longue qu’elle les entortilloit avec des cordons ou rubans de soye cramoisie ou autre couleur, et se les frizonnoit ainsi comme des frizons de perruques, et puis se les attachoit à ses cuisses ; en un tel estat quelquesfois se les presentoit à son mary et à son amant ; ou bien se les destortoit de son ruban et cordon, si qu’elles paroissoient frizonnées par après, et plus gentilles qu’elles n’eussent fait autrement. Il y avoit bien là de la curiosité et de la paillardise et tout : car ne pouvant d’elle-mesme faire et suivre ses frizons, il falloit qu’une de ses femmes, de ses plus favorites, la servît en cela, en quoy ne peut estre autrement qu’il n’y ait de la lubricité en toutes façons qu’on pourra imaginer.»

Tombeau de Philibert Babou, église saint Florentin d’Amboise-CC BY-NC Jacques BOUBY
Tombeau de Philibert Babou, église saint Florentin d’Amboise-CC BY-NC Jacques BOUBY
Château de la Bourdaisière-CC BY-NC Jacques BOUBY
Château de la Bourdaisière-CC BY-NC Jacques BOUBY

C’est donc ici, dans ce tout de même bien joli château que naquit et vécut la future Gabrielle d’Estrée avec 6 de ses sœurs, prénommées les « 7 péchés capitaux ».Tout un programme ! D’enfer ! Tallemant des Réaux soulignera que les Babou étaient « la race la plus fertile en femmes galantes qui aient jamais été en France ». D’autres disaient plus simplement que ce château n’était qu’un clapier à putains !

Pensez ! Il fallait bien que nous y allions ! Aujourd’hui, le projet y paraît certes plus apaisé puisque le mois dernier, le château hébergeait un Festival de la… Tomate ( la 21ème édition !!! ), mais ô combien moins affriolant. Aujourd’hui hôtel de charme  ★★★★★, vous pouvez y louer une super suite pour y retrouver, peut–être, le frisson flamboyant et torride de ces amours d’antan qui nous on fait un sacré morceau d’histoire de France.

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