Le patrimoine bâti vernaculaire (5)
Dans son cadre champêtre et bucolique, la Chapelle de Cissac
Mels : petite chapelle du XIIè dont la façade est un simple mur surmonté d’un campanile à deux arcades abritées par une toiture. Un contrefort (avec gargouille) supporte le prolongement du toit abritant le portail d’entrée. Quelques modillons…
Paraît qu’elle recèle un joyau du XVIè : un retable en bois polychrome… Mais ! Fermée ! Dommage !
Gargouilles sympas mais non fonctionnelles, rapportées …
Petit sentier conduisant à de jolies vues sur la Truyère et le lac de Sarrans environnés de vert
Vestiges du château de Thénières :
A 1000 m. sur son promontoire de granit ce château ruiniforme abrita pourtant la baronnie de Thénières sur plusieurs siècles depuis les Seigneurs d’Aurillac de 1236 à 1430 puis les Seigneurs de Sermur jusqu’en 1574… Vanitas vanitatum et omnia vanitas.
Vous avez eu le loisir de vérifier que dans ce patrimoine bâti vernaculaire, je n’ai guère présenté que des églises et chapelles. Deux raisons à cela, l’une évidente : la plupart des châteaux ont disparu : Curières, Cassuéjouls, Huparlac, Alpuech, Cantoin, Lacalm, Sévérac-Bedène, Belvezet, Aurelle, Saint-Urcize, Nogaret etc. etc. même le petit fort de Vine …
Pourquoi ? Souvent parce que les lois de la guerre en ces temps jolis, exigeaient que fussent rasés les châteaux des vaincus, de même les châteaux des condamnés. De plus, à la Révolution on s’empressa d’en transformer certains en carrières de pierre pour les constructions domestiques. En outre les héritiers ou les communes n’ont pas eu les moyens financiers pour les entretenir correctement à commencer par la toiture dont le délabrement ou l’absence ont sonné le glas de la bâtisse.
Mais réjouissez-vous, il vous reste le Petit Versailles du Gévaudan. Plaît-il ? Oui, le château de la Baume… ou le château du Bousquet qui n’échappa que de peu aux enragés démolisseurs révolutionnaires.
La deuxième raison c’est … que nous préférons les églises aux châteaux, lesquelles nous parlent mieux des hommes du passé…et laissent dans la pierre des traces durables et parfois bien belles de la foi d’antan et des inquiétudes humaines.
Église, mairie et village de Saint Symphorien de Thènières. On peut s’étonner de rencontrer une si considérable bâtisse dans un … si petit village. En réalité cette « chapelle » était une véritable basilique monacale d’un monastère bénédictin construit au XIIIè s. Et quand les moines se retirèrent au XVè, elle devint Collégiale et chef lieu d’une vaste paroisse de la Viadène.
Formidable église saint-Etienne à Orlhaguet, massivement fortifiée au XIVè pour servir de refuge et protéger les paroissiens des exactions des ribauds des Grandes Compagnies qui ravageaient les campagnes.
J’ai guetté jusqu’au soir les belles lumières chaudes du couchant ruisselant sur les pierres des murs et nous avons dormi sur la grande esplanade totalement déserte devant l’Eglise, persuadés que la quiétude et le havre sacré nous plongeraient dans un sommeil de délices tout bruissant… d’ondes positives assurées…
… Las hélas. Toutes les heures, un carillon inexorable nous écorna les tympans et déchiqueta notre sommeil. Non seulement 2 cloches simultanées, mais double sonnerie. Afin que nul n’en ignore ! Pasquedieu !
On peut voir sur la place face au portail de l’église (en bas à droite de la photo) un socle surmonté d’un fût de pierre brisé qui supportait jusqu’à il y a peu une magnifique croix du XVIè inscrite à l’inventaire des monuments historiques…
Bien beau village, belles maisons et belles croix de pierre sculptée (13 sont recensées) du XVè et XVIè siècles.
Le pont d’Orlhaguet à 3 voies unissant les rivières Argence au joli nom, la Vive et la Morte.