Le patrimoine bâti vernaculaire (3)
On l’a vu, l’Aubrac de la Domerie étendait aussi son emprise et sa puissance vers le Nord aujourd’hui réparti sur le département de la Lozère et du Cantal, unissant quelque peu les modes de vie et de cultures sur une pléiade de hameaux et de mas.
Voici Brion, dans l’Aubrac lozérien, granite et schiste, son église Saint Hippolyte, son ferradou, son four à pain
Mais on ne peut oublier Malbouzon ( Mas Bozon ), qui appartenait à la Seigneurie de Peyre laquelle en fit don à l’Abbaye de Conques. D’où sans doute cette Église de l’Assomption de Marie, de belle prestance toute de granit, construite par les moines de Conques et que rappelle encore le choeur du XIè
La commune déjà traversée jadis par la voie romaine d’Agrippa, est évidemment située sur la via Podiensis du chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle avec Prinsuéjols (déjà évoqué) auquel elle est désormais associée dans la commune nouvelle de Prinsuéjols-Malbouzon (300 habitants environ)
et son escalier d’une seule volée jusqu’à la plate forme du sonneur de cloches et… il y en quatre.
Lieutadès
Lui aussi, tiraillé entre seigneuries, commanderies, et à l’inverse de Recoules, passé de l’Ordre des templiers à l’Ordre de Saint jean l’Hospitalier puis prieuré dépendant de la Chaise-Dieu, elle-même sujette à des démêlés avec le seigneur du Rouergue qui manu militari piquait les dîmes du prieuré…
Village d’apparence cossue aux belles grandes toitures
NB : pendant les longues soirées d’hiver, les habitants de Lieutadès avaient la réputation de tailler compulsivement à l’aide de leur « capujadou », leur couteau, d’innombrables chevilles de bois qui servaient à fixer les lauzes sur les toits. Aussi les surnommait-on les Capujadous. À noter que la Maison Fontenille Pataud de Thiers a réédité de magnifiques capujadous.
Église Saint-Martin, de belle allure et bâtisse importante avec ses 5 chapelles, sa sacristie, avant-choeur, choeur, arrière-choeur (ces derniers entourés de stalles), son clocher à peigne conséquent et… bien rempli, surmonté de cet autre clocheton croquignolet mais… avec cloche, sa tour escalier…
Dommage que la dernière entreprise de réfection de la tour ait utilisé ces joints de ciment géométriques, disgracieux et… faux.
Enfin, on saura à quoi elle ressemble ! 🤪
L’évangéliste Saint Luc et son classique symbole du taureau, bellement sculpté sur les parois de la chaire
Hotel, épicerie, boucherie Bouldoire, établissement d’importance magnifié par des dizaines de cartes postales anciennes et… conservé pratiquement dans son jus, au moins pour les façades.
La Truyère, grossie du Barrage de Sarrans, est la frontière naturelle signifiant la fin du plateau de l’Aubrac au Nord, lequel parfois s’achève très abruptement.
La Trinitat, dédiée sans surprise à… la Trinité, son beau clocher à peigne, son chevet plat et carré qui enserre une abside à pans coupés.
clocher à 3 baies bien… sonnantes, orné d’un discret parement. À savoir que l’une des cloches de La Trinitat était très renommée pour son efficacité à éloigner les orages de grêle.
Bel escalier du sonneur de cloches
Lacalm , « haute-plaine » où si vous vous trouvez sur le foirail par temps d’écir, vous le voyez directement s’élancer du plomb du Cantal jusqu’à vous, sans le moindre obstacle. Nous sommes pourtant revenu ici dans l’Aubrac aveyronnais !
Très vieux village, partie prenante de l’économie ancestrale de l’Aubrac par ses foires aux bestiaux réputées, et l’aménagement du foirail ne laisse aucun doute sur la pérennité de celles-ci. Il faudrait repasser ici fin août pour le vérifier.
Le village paraît quelque peu désert mais la Maison Conquet (boucher-charcutier depuis trois générations) est ouverte et nous régale…
Une belle église dont le côté massif ne laisse aucun doute sur un passé tumultueux. Les Anglais encore, sans doute 🤪