Chateaux en Pays de Loire 3

CHEVERNY 1

Passée la grille d’entrée on aperçoit à gauche, dans les Communs, le colombier dit à pied car séparé du château (du XIè, revu au XVIè) qui comporte 1300 boulins (cases à pigeon) auxquels on accédait par une échelle pivotante. N’oublions pas que le droit de colombage était strictement réservé aux seigneurs hauts justiciers. Sacré prérogative quand on sait l’énorme consommation que les tables royales ou seigneuriales faisaient des pigeons. Abolie ! dans la célèbre nuit du 4 août ! La fuye, comme l’appellent les gens-savants est aujourd’hui transformée en château d’eau. D’ailleurs, si vous zoomez dans le porche, vous apercevez le potager, derrière les bâtisses.

© Jacques BOUBY - Pédiluve de Cheverny
© Jacques BOUBY – Pédiluve de Cheverny

A droite, c’était le pédiluve des chevaux, à côté des écuries. On y a disposé d’imposants pots de palmiers.

 

© Jacques BOUBY -Chateau Cheverny
© Jacques BOUBY -Chateau Cheverny

Nous voici devant la façade sud. Magnifique bâtisse, constituée de cinq pavillons accolés et ses deux grands dômes à plan carré. Sobre mais cossue, respirant l’opulence. Symétrique, et impavide, exhalant luxe, calme 

C’est l’œuvre de l’architecte Jean Bougier, dit Boyer de Blois, mais qui décède en 1632, avant la fin de la construction du château. Il aurait travaillé auprès de Salomon de Brosse au château de Blois.

Il utilisa la (classique, sur les bords de Loire !) pierre de Bourré (village situé sur les bords du Cher et célèbre pour ses carrières de pierre à bâtir) plus solide que le tuffeau, (car, il y a tuffeau et… tuffeau.) ; sa caractéristique : elle durcit et s’éclaircit avec l’âge.

© Jacques BOUBY -Chateau Cheverny
© Jacques BOUBY -Chateau Cheverny

Admirez cette façade traversée de part en part par un bossage à lignes de refend qui animent la surface tout en renforçant sa puissante horizontalité alors que les saillies régulières, retenant une infinité de lignes d’ombre parallèles s’interrompent et jouent avec la verticalité des encadrements de fenêtres et…

© Jacques BOUBY -Chateau Cheverny
© Jacques BOUBY -Chateau Cheverny

… à l’étage noble, avec les faux bustes d’empereurs romains intercalés entre chaque fenêtre. Signaux forts et clairs qu’ici, monsieur ! on a des lettres et de la culture. Belle déco tout de même. Et beau graphisme propre à … émouvoir un photographe.

Hénaurme Tilleul des familles. Zoomez sur les deux ridicules petits promeneurs à droite, sur le chemin, qui servent d’échelle. Liliputiens ! Difficile de donner un âge à ce tilleul car son tronc principal a disparu – le milieu de l’arbre est creux – et les branches qui partent du sol sont en réalité des rejets. Ses propriétaires lui ont donné le nom de « tilleul des familles » car, ses sept branches maîtresses, sont sensées représenter l’arbre généalogique de la famille Hurault !

Beau parc que l’on parcourt à pied, en voiturette électrique et en bateau, allées grandioses de Séquoias Giganteum, paysages verts et moussus venus de… Louisiane, Lac des Cygnes, Eaux frissonnantes de reflets, etc…

 Cheverny, Lac des Cygnes-CC BY-NC Jacques BOUBY
Cheverny, Lac des Cygnes-CC BY-NC Jacques BOUBY

Le jardin potager bouquetier, mêlant fort plaisamment mille et une fleurs aux planches de légumes, plus quelques matériaux hétéroclites et peinturlurés. De l’art ! que je vous dis ! Et réinventé tous les ans.

©Jacques BOUBY, Potager, Cheverny
©Jacques BOUBY, Potager, Cheverny

Jardin, Cheverny-CC BY-NC Jacques BOUBY
Jardin, Cheverny-CC BY-NC Jacques BOUBY

Admirez l’extraordinaire Ail Géant hissant ses impressionnantes inflorescences à plus d’un mètre de hauteur, ses boules de fleurs lilas piqueté de vert dominant avec superbe tous les massifs : majestueux mais non arrogant.

Eh oui, Cheverny reste un haut lieu de la Vènerie. Qui ne connaît pas la pochette du 33 tours des Trompes de Cheverny et c’est bien à cor et à cri que le marquis de Cheverny (marquis de Vibraye) défend cette chasse à courre, véritable  institution depuis 1850. Le maître d’équipage de Cheverny est à la tête d’une meute de 120 chiens et d’une cavalerie de 14 chevaux dédiés à la chasse. 

Chenil, Cheverny-CC BY-NC Jacques BOUBY
Chenil, Cheverny-CC BY-NC Jacques BOUBY

On peut assister à 11h 30 à leur repas géré par les piqueux. Très peu pour nous, mais, même au fond du parc, on n’a pas pu échapper aux hurlements inhérents à cérémonie. 

52 000 kg de viande sont consommés par an par ces aimables bestiaux : voilà qui réjouira le Vegan ou le Jaïn qui sommeille en vous.

Tenez, pour faire bonne mesure, 42 000 litres de fioul sont consommés pour chauffer le château, ça c’est pour réjouir l’écolo qui sommeille en vous !

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