BIKANER (2)
Cette agitation torrentueuse, virevoltante, pétaradante et colorée sollicite vivement l’oeil… et l’ouïe.
Photographe Voyageur
Cette agitation torrentueuse, virevoltante, pétaradante et colorée sollicite vivement l’oeil… et l’ouïe.
Nous poursuivons vers Bikaner qui n’est plus à proprement parler dans le Shekhawati, mais sa frontière. A présent toute végétation digne de ce nom a disparu dans la fournaise de la route du désert, les sables ayant bu goulûment toute trace d’eau, ne laissant à l’horizon tremblé qu’une âcre poussière coruscante. Quelques de plus en plus rares oasis …
On peut vérifier dans ce complexe ouvragé de l’Indra Vilas Heritage, l’évolution de l’initiale haveli, casemate austère et recroquevillée sur l’intimité de ses cours … devenue ici ouverte, démesurée et tape à l’oeil. Les Marwaris, au loin, coupés de leur terre natale et définitivement urbanisés envoyaient au Shekhawati des pans de leur fortune selon l’évolution de leur enrichissement pour assurer avec grandiloquence à la face des populations locales l’image de leur réussite dans un luxe un peu criard.
Les nouveaux riches qui surpassaient même, la réussite commerciale des anglais tenaient à étaler leur opulence dans ces nouvelles havelis pompeuses et vastes imitant les palais afin de rivaliser avec les nobles et… les Britanniques.
La domination britannique et son impérialisme économique ne signa pas la fin de ces grands commerçants. Au contraire ils investirent les grands ports et profitèrent abondamment du grand commerce international tandis que s’étiolait jusqu’à l’agonie le commerce caravanier, épices, soie, sucre, opium, laine, pierres précieuses n’étant plus vraiment le nerf de l’économie… Aujourd’hui encore ces grandes familles de «marwaris» véritables capitaines d’industrie règnent sur l’économie de l’Inde.
Ainsi les de-plus-en-plus riches marwaris devinrent en Shekhawati des bâtisseurs prolifiques puisqu’ils élevèrent aussi des écoles, des caravansérails, des puits publics … et des temples, signant définitivement à la face des villes et des populations leur extraordinaire réussite.
Ganesh ce rondouillard composite avec son gros corps d’enfant, ses quatre bras et sa tête d’éléphant à une seule défense, sur son trône de lotus. Incontournable dès l’entrée, ce dieu bienveillant apparaît au seuil de toutes les havelis, flanqué de ses épouses Riddhi et Siddhi munies de chasse-mouches.