Et voici enfin les vaches, La Vache, la raison d’être de tout ce système séculaire, à la robe miel doux, aux amples cornes soutenant l’azur, aux yeux mélancoliques maquillés de sombre, le museau couronné de blanc. Royaleavec son pelage doré ! et son nom : Aubrac !
Saint Chely !!! C’est vrai qu’on en a rencontré dans nos parcours un paquet de saints au nom tortueux, inconnus du reste du monde et vénérés dévotement çà et là. Encore un ! penserions-nous… mais que nenni ! Saint Chely n’existe pas ! Si faict ! n’a jamais vécu, été exemplaire, fait des miracles et les tutti quanti de l’apanage des déclarés saints. En vérité, c’est une déformation patoisante de l’évêque de Mende Hilaire (diminutif moqueur : Illy) par mauvaise coupure graphique de la chaîne phonétique ( comme mon habituel le/zanmis ) sanch/illy,san/chilly en occitan.
Ce qui rend suspect cette contorsion étymologique c’est que le saint patron de Saint Chély est… Saint Eloi (Sanch Eli, en occitan)
Et voilà soudainement pluie et brouillards, insidieusement enveloppant, effaçant les lointains et rendant les infinis illisibles, transformant les arbres en silhouettes indéchiffrables. Même le bloc de pierre familier est devenu fantômatique !
Il y a à peine 600 habitants à Nasbinals et pourtant entre les 2 pôles de l’église et de l’institution de l’Hotel/Café Bastide une incroyable effervescence, surtout les week end et vacances (40% de résidences secondaires), agite la rue.
Quand on quitte Rieutort pour descendre vers le Bès, (toujours la voie Agrippa qui traversait le pays des Gabales, premiers habitants du Gévaudan), c’est l’éclosion ! Erratiques, certes ils le sont mais par centaines, se disputant furieusement le vert des pâturages, dévalant les pentes du sommet granitique du Puech del Pont (1 219 m)