CARNAVAL en MARTINIQUE (1)

CARNAVAL à Fort de France (1)

C’est donc arrivé, l’Incertain, l’Improbable est survenu : avant hier, Mercredi des Cendres, mercredi NOIR, l’avis d’obsèques de Vaval a été annoncé à Fort de France. Vaval, enfant tardif du « ti-bwa-bwa », a été brûlé sur le front de mer. Dans une immense chape de silence soudainement survenue.

Le Carnaval 2022 a donc eu lieu.

Et ce n’était pas acquis. Car ce n’est que très tardivement que la municipalité de Fort de France après discussions avec les représentants des groupes de Carnaval ont décidé, le jeudi 23 février 2022 d’autoriser les vidés et parades du Dimanche Gras, Lundi Gras, Mardi Gras et Mercredi des cendres au centre de Fort-de-France de 13 heures à 19 heures mais avec un circuit réduit.

Alors que par exemple la municipalité de Schoelcher comme d’ailleurs celle de Trinité ont pris un arrêté interdisant toutes manifestations carnavalesques.

Le Carnaval 2022 a été lancé, ce dimanche gras, et une trentaine de groupes sont venus, effaçant l’année zéro 2021.

Et l’inoxydable VAVAL réalisé comme les années précédentes par l’artiste Kako, « Papa Varyan » est apparu en COVID un tantinet cadavérique, assailli de gargantuesques seringues « Pfizer » et « Moderna » et transpercé d’aiguilles vaudous, attestant de sa fatale mort prochaine. Rhétorique simple mais efficace !

D’abord timidement peuplé dans l’après midi du dimanche, l’espace carnavalesque s’est progressivement mais sûrement rempli par des milliers de carnavaliers soutenus par l’incroyable vivacité d’une trentaine de groupes dûment orchestrés, tambourinant, venus défiler, gommant définitivement le fiasco des deux années passées sous Covid.

Les photos ci-dessous prises vers 18 h laissent très largement augurer que contrairement aux injonctions des arrêtés municipaux, la fête ne s’arrêtera pas règlementairement à 19h !

Vous aurez remarqué tout comme moi que les masques anti Covid y sont rarissimes. Impraticables en effet ! Hélas j’apprends aujourd’hui que les cas de Covid ont été multiplié par trois en quatre jours sur le territoire, depuis le carnaval et… par cinq chez les 20-29 ans. 

Les plus optimistes s’étaient déjà la semaine dernière jetés dans les habituelles boutiques qui proposent une incroyable panoplie de tenues, robes, costumes. masques, bandanas, chaussettes, plumes, cornes, et autres accessoires tarabiscotés…

Mais  comme l’incertitude régnait sur la tenue du Carnaval on voit en foule les carnavaliers se précipiter vers les étals nombreux des pacotilleuses ouvertes à toute heure, afin d’agrémenter leur façade carnavalesque pour courir le Vidé. Enfin retrouvé !

Le corps, le visage en particulier est le matériau premier du travestissement, de l’altération première de l’habituelle façade sociale par l’esthétique, certes mais aussi la fantaisie, la moquerie, l’impertinence, l’exubérance, l’humour.