VILLANDRY 1
C’est Jean Breton, ministre des finances de François Ier, vous savez, le bâtisseur de Villesavin, la « cabane de chantier » de Chambord, qui a élevé le château de Villandry. On l’a déjà évoqué (cf châteaux en Pays de Loire 6 https://jacbouby.fr/2020/12/06/chateaux-en-pays-de-loire-6/) : à la Renaissance, les secrétaires royaux fort discrets, à l’opposé de la noblesse tapageuse, ont assis leur position professionnelle et confirmé leur ascension sociale et leur richesse par la construction de nombreux châteaux, des plus emblématiques du Val de Loire aux plus confidentiels : Chenonceau, Azay-le-Rideau, Villandry, Cheverny, Valmer, la Bourdaisière, Candé…
Avec l’élégance et le luxe dont ils aimaient s’entourer, il faut reconnaître que ces financiers ont écrit en partie une fort belle histoire des châteaux de la Renaissance et … que cette richesse prélevée jadis sur le peuple est revenue au peuple touriste réjoui. Mais … allez donc leur expliquer çà !
Une exposition LA RENAISSANCE À VILLANDRY, JEAN BRETON, SECRÉTAIRE DE FRANÇOIS I er, lui est ici consacrée, ainsi qu’à ses pairs.
★ Question des Mille Euros ou plus : comment sont appelés les habitants de Villandry ? Pouvez pas trouver ! Ils se nomment … les Colombiens et Colombiennes. Ecco !
🔎 Et, heureux êtes-vous, vous allez enfin savoir pourquoi. Car c’est le château de Colombiers, forteresse médiévale, que Jean Breton achète à Jean des Aubus en 1532. C’est même dans ce château que le 4 juillet 1189, Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, vient devant Philippe Auguste, roi de France, reconnaître sa défaite. Cette paix marque une étape essentielle du triomphe de la monarchie capétienne sur les grands féodaux, au premier rang desquels les Plantagenêts, dont l’immense domaine français comprenait la Normandie, la Bretagne, le Maine, la Touraine, l’Anjou, le Poitou et l’Aquitaine. C’est « la Paix de Colombiers »
Lorsque Jean Breton achète le château et la terre, il est lui même déjà seigneur de Villandry nom provenant de terres qu’il possède entre Châteaudun et Orléans. Et l’actuel château ne prendra le nom de Villandry qu’en… 1639, suite à une demande faite par Balthazar II, petit-fils de Jean Breton, à Louis XIII qui transforme la Seigneurie de Colombiers en Marquisat de Villandry. Vous savez tout mais … les Colombiens et Colombiennes sont restés … ce qu’ils étaient … depuis depuis.
Une cour d’honneur aux proportions d’une rare élégance. Ici, le château de Villandry, achevé vers 1536, étant le dernier des grands châteaux bâtis sur les bords de Loire à l’époque de la Renaissance, on peut voir que les influences italianisantes et les souvenirs médiévaux – tourelles, clochetons, mâchicoulis décoratifs – ont entièrement disparu au profit d’une grammaire architecturale plus sobre, plus… classique, purement française qui fait l’éloge de la symétrie.
Trois corps de logis d’une grande simplicité apparente, forment un fer à cheval ouvert sur les perspectives de la vallée où coulent le Cher et la Loire. Galeries à arcades, fenêtres à meneaux entourées de pilastres richement décorés, hautes lucarnes au gâble sculpté.
Imposantes, volumineuses et fortement pentues, les toitures d’ardoise sont ponctuées de lucarnes et de cheminées. Leurs formes, aux volumes amples préfigurent les châteaux d’Anet, de Fontainebleau, bref ce que l’on nommera plus tard le style Henri IV.
On voit Photo 1 comment l’aile ouest vient s’arrimer sur l’ancien donjon
Jolie salle à manger aux fines boiseries à la douce teinte rose saumoné, au sol en damier de marbre et sa fontaine. Evidemment on n’est plus au XVIè où aux retours de chasse, on mangeait sur une planche installée pour la circonstance sur des tréteaux. Et ce au moins jusqu’à la moitié du XVIIIè siècle. Donc l’installation d’une table fixe et d’un mobilier permanent est d’une grande modernité au XVIIIè siècle.
Un des enchantements de cette belle demeure qui ne manque pas de subjuguer ma doudoue émerveillée sont les fastueux bouquets qui émaillent les différentes pièces. Et bien entendu, toutes fleurs issues des jardins de Villandry et de son efficace armée de jardiniers !
Mais, non ! Vous n’êtes pas à l’Alhambra ! Ce plafond hispano-mauresque totalement inattendu abrite le salon oriental. Il provient du palais – démantelé – des ducs de Maqueda, construit au XVè siècle à Tolède. Le propriétaire du château, Joachim Carvallo en rapporta l’un des quatre plafonds. Tout de même, il y avait là 3600 pièces de bois polychrome à réassembler ! Magistral et … Chapeau les artisans virtuoses !
De style mudejar, réalisé par des artisans maures pour le compte de commanditaires espagnols, il mêle les éléments décoratifs représentatifs des arts chrétien et mauresque : étoiles arabes à 8 pointes, cordes franciscaines, coquilles de Saint Jacques de Compostelle, décors floraux, écus héraldiques des souverains s’unissent avec les entrelacs, les dorures et inscriptions arabisantes, dans un harmonieux syncrétisme.
Joachim Carvallo et sa femme, Anne Coleman, étaient des collectionneurs passionnés de tableaux anciens, avec une prédilection pour le Siècle d’Or de la peinture espagnole (XVIIè siècle). C’est d’ailleurs en vue d’exposer leur collection qu’ils achetèrent Villandry en 1906.
Que vous dire !!! Ce qu’il en reste est fort moche ! Un saint Sébastien allongé aux genoux cagneux et passablement difforme d’un certain Giacomo Farelli ! Une Suzanne et ses vieux … à chier, euh ! d’un blèche ! Ah là, C’est plus soutenu 😜
Quoi ? Vous ne me croyez pas ??? Vous l’aurez voulu ! Rincez-vous l’œil … et n’attendez de moi aucun commentaire de cette croûte immonde !
J’ai retenu ce Christ parce qu’il a un vague je ne sais quoi des corps de la peinture de Moreau.
