L’Aubrac ou le chant des eaux vives
Le réseau des eaux vives est foisonnant en Aubrac : le Bès, la Biourière, le Doulou et son affluent, le Doulounet, le Rioulong, le Piou, le ruisseau le Gambaïse, le ruisseau de la Felgeyre, le ruisseau du Taillat, des Hernaux, du Pasquiot, de l’Hermet, de Bonance, de Mardonnenque, des Rajas, des Routières, des Chantagues, le riou de la Claou, de Chambouliès, le valat de las rives, des agaches, etc.
De nombreux vocables occitans nomment ces eaux vives, de la rigole au fleuve dans leurs multiples variétés, j’utilise le générique : le ríou.
Le roi sans conteste est le Bès qui, royauté oblige, prend sa source sur le flanc nord-est au Signal de Mailhebiau (encore un ex-volcan), point culminant de l’Aubrac. Il ira vers le Nord rejoindre la Truyère, plus précisément dans la retenue du barrage de Garabit-Grandval, après le chevauchement tumultueux d’incroyables gorges.
On dénombre pas moins de 25 affluents pour ce petit fleuve d’à peine 67 km …
… Dont le ríou des Plèches.
Le pont des Nègres enjambe le ruisseau des Plèches. La truite Fario qui prend, sur l’Aubrac, une robe sombre ( due à l’eau noire, colorée par le granit et le basalte du plateau ), localement appelé « negra » est à l’origine du nom du pont des Nègres. Et non les réminiscences d’un passé esclavagiste local inavouable ! D’autant que la Ferme des Nègres est à proximité 🤪
Cascades du Déroc, de Plagnes, du Saltou, cascade des Oules, cascade du Devez, cascade de Lacessat, Cascade des Touzes
Bien sûr que toute cette eau vive ou somnolente rajoute à la magie de l’Aubrac surtout dans ses épousailles avec la lumière ou… avec la neige, pour le bonheur du photographe
Ríous tort (tordu) qui n’en finissent pas de serpenter mollement. Notez qu’on peut percevoir leur indécision et leur dilettantisme à travers les repentirs visibles sous la neige.
Et quand tout ce petit monde liquide et bondissant ou… paressant en a terminé de sinuer nonchalamment sur le plateau, il descend précipitamment se jeter vers le Lot ( Olt ) pour la plupart, à 1000 m plus bas, par un réseau quasi parallèle impressionnant de boraldes, ces vallées creusées de part et d’autre des coulées basaltiques.
A noter que le même terme, boralde désigne et le ruisseau et sa vallée.
La plus belle descente du plateau que nous ayons faite est celle qui passe par Verlac et plonge sur Saint Geniez d’Olt
Sans compter que deux églises y valent le détour, j’y reviendrai.