CHENONCEAU 3
Magnifique et longue allée d’honneur bordée d’une paire de sphinx.
Installés là par le comte René de Villeneuves (mort ici à Chenonceau le 12 février 1863), ils proviennent du château de Chanteloup à Amboise (domaine du duc de Choiseul) entièrement démantelé par La Bande Noire, une association de voyous spéculateurs mais » révolutionnaires » bon teint qui pillèrent et mirent en pièce nombre de châteaux volés pris aux émigrés… ennemis du peuple 🤪 . Magnifique château dont il ne reste aujourd’hui… que la Pagode.
Salon François 1er. Au mur, portrait de Diane de Poitiers en Diane chasseresse par Le Primatice, Francesco Primaticcio, assistant de Giulio Romano chez les Gonzague de Mantoue.
Le tableau fut peint à Chenonceau en 1556 ; son cadre porte les armes de Diane de Poitiers, duchesse d’Etampes. Peintre du roi, à la fois dessinateur, sculpteur, architecte, Primatice fait évoluer l’art en introduisant en France le raffinement et le maniérisme italien. Il est un des maîtres incontestés de l’école de Fontainebleau
NB : Il consacre principalement ses dernières années au monument funéraire d’Henri II, en fait 2 monuments car il était d’usage de séparer le cœur de sa dépouille et il confia à Germain Pilon la sculpture, dans un seul bloc de marbre, les deux admirables Grâces portant l’urne du cœur d’Henri II sur leur tête (visible au Louvre)
« J’ai vaincu le vainqueur de tous » écrira Diane de Poitiers évoquant tout à la fois, le roi, l’amour et surtout le Temps. Cet enchiffonnage du Primatice ne rend pas compte du merveilleux corps que Diane baignait tous les jours dans le Cher, tonicité qu’elle entretenait par des massages et des onguents. Je vous avouerai que… le grand peintre a bien fâcheusement quelque peu affublé la sylphide de bras gras et potelés de pouffiasse avec des rondeurs de poupard insupportables !
En 2009 une étude scientifique des restes de la grande Sénéchale révèle une très haute concentration d’or, 250 fois supérieur à la normale ! Il est probable que « l’or potable », sous forme de solution buvable, puisse avoir été utilisé comme élixir de longue vie et de beauté par celle qui paraissait avoir trente ans de moins que son âge, décrite par Brantôme quelques mois avant la mort avec le teint extrêmement pâle. L’or inaltérable source de jouvence, l’avez-vous essayé mesdames ? Prescription : une gorgée d’or quotidienne, pour un visage à la peau diaphane sans pareil.
Portrait de Gabrielle d’Estrées en Diane chasseresse par Ambroise Dubois (1543-1614) Eh oui ! A la liste des femmes tombées sous le charme de Chenonceau, on doit ajouter Gabrielle d’Estrées, mais oui ! l’une des sept filles de Françoise Babou de la Bourdaisière, les « sept péchés capitaux» immortalisées dans ses lettres par la marquise de Sévigné. Elle était venue en 1597 visiter Chenonceau en compagnie de son royal amant et …n’avait pu échapper à la contagion. Bien qu’elle ait racheté alors les droits hypothécaires (en 1597), avec la promesse d’une adjudication en sa faveur, la favorite de Henri IV ne fut jamais propriétaire de Chenonceau ; elle renonça à son projet pour favoriser les intérêts politiques de Henri IV.
C’est à partir du XVIè siècle que les femmes de la Cour adorent se faire représenter en Diane, affublées des attributs de la déesse (chiens, arc et flèches, croissant de lune sur le front). Favorite du Roi Henri IV, Gabrielle d’Estrées est connue pour ses mœurs légères et ses dépenses inconsidérées, elle aussi grande croqueuse d’hommes. Chasseresse et prédatrice sublime ! Mais alors que les représentations de Diane chasseresse la montrent toujours fort dénudée, elle est ici vêtue à la mode du XVIè. Cet engouement a persisté jusqu’au XIXè siècle, atteignant son apogée au XVIIIè siècle.
De nombreuses peintures parsèment les murs des chambres et cabinets du château mais la plupart du temps fort mal éclairées, mal disposées, parfois entre meuble et mur donc invisibles à la plupart des touristes visiteurs qui parfois me surprenant contorsionné, tentant de cadrer dans des recoins incertains et fort enténébrés, venaient contempler l’objet de ma quête tâtonnante. Pourtant, il y a ici du beau monde tel ce Pierre-Paul Rubens : L’Enfant Jésus et Jean-Baptiste enfant. Que j’aime pas particulièrement ! mais aussi Alonso Cano, Murillo, Jacob Jordaens, Hendrick Goltzius, Bartholomeus Spranger, Véronèse, Nicolas Poussin, van Dyck, Jose de Ribera, Il Sodoma, Carracci, Andrea del Sarto, Jacopo Bassano, Correggio, Zurbaràn, Mignard etc .
La fameuse chapelle avec son élégant clocher, recelant quelques peintures ; avec ses vitraux détruits par les bombardements de 1944 (sauf quelques angelots rescapés) et remplacés en 1954 par des oeuvres de Max Ingrand avec la Vierge au centre, tenant son fils comme un soleil. Sa belle tribune royale donnant sur la chambre des Cinq Reines où l’on accède (enfin ! Non ! c’est interdit à la visite) par une porte dérobée (oui ! oui ! derrière une tapisserie) et qui permettait au roi et à la reine d’assister à la messe, en catimini. A la révolution l’abbé Lecomte est chassé de son église et devient le régisseur de Chenonceau. Madame Dupin transforme la chapelle officielle en… réserve à bois, afin de lui retirer son aspect religieux et la sauver ainsi, des destructions opiniâtrement programmées par nos « sublimes » révolutionnaires.
Il Correggio, Antonio Allegri de son vrai nom, Le Corrège, L’Éducation de l’amour. Huile sur bois. Quatre ou cinq exemplaires de L’Éducation de l’Amour sont répertoriés dont une version peinte sur toile que nous vîmes à la National Gallery.
Vénus, déesse de l’amour, tient l’arc de son fils Cupidon alors que Mercure (coiffure et sandales ailées), dieu de la sagesse, lui apprend… à lire ! Top ! Affectueusement, apparemment. Etrange Vénus aux yeux sombres, aux chairs radieuses et boucles vénitiennes soyeuses, exceptionnellement représentée avec des ailes d’ange. Vénus céleste ??? Belles douceurs de peaux sous une lumière caressante !
Dans la Chambre de Gabrielle d’Estrées, tableau de l’ Ecole florentine du XVIIè : Sainte Cécile, patronne des musiciens.
🔎 Henri III, Alexandre Edouard, le fils préféré de CdM, Alors encore duc d’Anjou il organisait avec Charles IX son frère et plus tard son beau frère Henri de Navarre (futur Henri IV) des soirées d’enfer que sa mère réprouvait, craignant pour sa santé. Il est vrai que beau, grand, charmeur et de surcroît « bon étalon » selon sa propre mère, il adorait mêler « les délices de Vénus aux douceurs de Lucullus ». Il faut dire que les jeux d’amour avaient pour lui commencé précocement déjà avec Marguerite sa sœur cadette, à la braise follement ardente (oui la future Reine Margot) qui avait déjà eu deux amants à 11 ans et qui à 15 était carrément maîtresse de ses frères ! A 18 ans elle sera la tombeuse que l’on sait avec ses yeux de jais, toute gorge dehors « si belle si blanche, si pleine et si charnue et si magistralement exposée que la plupart des courtisans en mouraient » voire des dames « que j’ai vu la baiser par grand ravissement » écrit Brantôme. Ensuite Catherine de Medicis chargea une ses filles d’honneur de séduire le duc … pour l’occuper et… le garder sous contrôle. L’un et l’autre firent merveille et se jetèrent dans de furieux corps à corps répétés d’où ils sortaient « aussi mols que chiffes » Eh oui « l’escadron volant » servait aussi à déniaiser les aspirants-rois. Mais voilà que le bel Alexandre Edouard tombe furieusement amoureux de la fine et spirituelle Marie de Clèves et fort jolie. Aïe ! Elle est l’épouse du fils du prince de Condé, qui de surcroît est nain, et super moche. Afin d’éviter l’inévitable, à la hâte et avec force contorsions, sa mère réussi à faire élire son Alexandre Edouard roi de… Pologne ! Après 120 jours de règne, il rentre à la mort du roi son frère, Charles IX mais en folâtrant longuement à Venise, Padoue, Ferrare et Turin. Il n’est encore qu’à Lyon quand il apprend la mort subite de Marie de Clèves. Il est dévasté. Complètement égaré par la douleur, il adopte des conduites extravagantes et … devient totalement allergique … aux femmes. Sérieux ! Son appétence grandissante pour les éphèbes le fait s’entourer de mignons, efféminés, méchants, querelleurs … sa sœur Margot n’en croit pas ses yeux : le voilà dûment fardé, parfumé, précieux, mignard, ganté, couvert de perles et rutilant de bagues : son frérot d’amour était devenu une grande coquette. Attendez ! Par contagion toute une vague de précieux coquets poudrés et fardés se livrent avidement aux joies de Sodome… obligeant les femmes à se consoler entre elles goûtant les joies de la « fricarelle » et Brantôme, ne manquant aucun événement d’importance rapporte que des «instruments façonnés en forme de v… mais qu’on a voulu appeler “godemychys “ » connurent une vogue extraordinaire et que leurs fabricants amassèrent des fortunes. Corbleu de Pâques dieu ! On comprend que Catherine sa mère ait voulu ramener son très gay Henri III sur le bon chemin en organisant ici, à Chenonceau de furieuses bacchanales animées par son fidèle et expert « escadron volant ». Afin de le ramener fissa vers le beau Sexe ! Il en allait du salut du royaume. 🤪
La chambre de Louise de Lorraine, épouse d’Henri III. CdMédicis meurt à Blois le 5 Janvier 1589 à l’âge de 70 ans après une agonie misérable, abandonnée de tous, n’ayant à son chevet qu’un pauvre vieux prêtre pour recevoir son dernier soupir. «Adorée et révérée de son vivant comme la Junon de la cour, dit le chroniqueur l’Étoile, elle n’eut pas plus tôt rendu l’âme qu’on n’en fit non plus de compte que d’une chèvre morte.» La veille de sa mort, elle lègue par testament le château à sa belle fille Louise de Lorraine, Reine de France et femme de Henri III lequel ratifie les dernières volontés de sa mère.
Bien qu’elle ait épousé un homme somme toute assez ignoble qui lui préfère les hommes, c’est une épouse aimante et fidèle.
Cette chambre-oratoire entièrement tendue de noir, à la décoration lugubre avec son christ gothique à la couronne d’épine et ses sculptures saintes abritera son recueillement après l’assassinat de son époux Henri III par le moine Clément. Louise de Lorraine blonde éblouissante devenue ténébreuse, veuve, inconsolée, « reine blanche » à sa haute fenêtre, est probablement la seule trace de spiritualité dans ce Chenonceau frivole et galant. On ne peut s’empêcher de l’admirer pour son attachement inviolable à cet indigne mari, et aussi pour sa charité si rare à cette époque égoïste et corrompue. A Chenonceau, elle était la providence des malheureux et des souffrants bien qu’elle-même très près du dénuement et longtemps les paysans gardèrent le souvenir de « la bonne reine blanche. »
Ci-dessous, huile sur toile de Jean Marc Nattier (1685-1766, Louise Dupin, fille du richissime banquier Samuel Bernard et épouse de Claude Dupin, financier qui vient d’être nommé receveur des finances, puis… Tiens tiens ! fermier général. On est en 1726 et il a 40 ans. Puis, anobli deux ans plus tard. Il dénoncera avec véhémence et virulence les attaques contre la Ferme générale formulées par Montesquieu dans « L’Esprit des Lois ». Bien normal ! Dans « Réflexions sur l’Esprit des lois » ouvrage écrit en totale collaboration avec notre Louise, piquée au vif par la misogynie de Montesquieu !
Célèbre pour sa beauté et son esprit et son goût, un peu bas-bleu comme son époque, mais dame des Lumières, Louise tenait salon où les membres les plus éminents de la noblesse, de l’Eglise, de la République des Lettres et du monde savant se pressent : Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu (avec lequel évidemment, ils se fâcheront irrémédiablement), Buffon et Rousseau. Qui s’attarda ICI ! 6 ans.
Notez que ce cénacle des beaux esprits avait au moins aussi bonne réputation que celui de Madame du Deffand mais Louise ne changeait pas d’amant comme de culotte, elle !
Encore une femme qui aima, raviva et sauva Chenonceau. Et courageuse avec ça, refusant d’émigrer, comme nombre de ses semblables, quand éclate la Révolution. Les paysans reconnaissants de sa bonté et de son dévouement montent la garde autour du château, prêts à repousser les pilleurs à gages que lançaient de tous côtés les comités révolutionnaires. Elle octroie une somme d’argent à la municipalité de Chenonceaux pour l’achat d’un drapeau tricolore et l’organisation d’un banquet pour la garde nationale. Elle consent à laisser détruire plusieurs dizaines de portraits royaux et seigneuriaux du château mais sauve ses bijoux et soustrait de la fureur révolutionnaire, les plus importantes archives de Chenonceau en les mettant sous la protection des scellés de la commune. Accepte même de recycler la belle chapelle du château en… réserve de bois : c’est pas un acte éminemment révolutionnaire, ça ?
NB ce tableau a été restauré pour l’émission « Des Racines et des Ailes » du mercredi 19 Septembre 2007.
Autre NB : C’est à Louise Dupin que l’on attribue la différence d’orthographe entre : Chenonceau pour le château et Chenonceaux pour le bourg et la commune
Eh oui ! abaissez vos yeux, tout en bas de la lignée : eh oui ! l’Aurore Dupin ! c’est notre George Sand, son arrière-petite-fille, qui a parlé de son aïeule dans « Histoire de ma vie » avec grande admiration et reconnu en elle une philosophe « avancée », aux idées proches des siennes.
Ce buste de Jean-Jacques Rousseau est une reproduction agrandie de celui de Carrier-Belleuse du Musée de Montmorency.
🔎 Un jeune provincial arrivé à Paris, avec pour toute ressource un projet de notation musicale est recommandé à Claude Dupin. Mais oui c’est notre Jean Jacques ! Rousseau ! Engagé comme secrétaire particulier par l’épouse du financier de 1745 à 1751, c’est au cours des années qu’il passe à l’hôtel Dupin (splendide l’hôtel Lambert, construit par Le Vau à la pointe de l’île Saint-Louis !) que Rousseau compose le Discours sur les sciences et les arts, source de sa célébrité. Il séjournera à plusieurs reprises à Chenonceau. La description de ce modeste plébéien atrabilaire est … enchanteresse : « On s’amusa beaucoup dans ce beau lieu, on y faisait très bonne chère, j’y devins gras comme un moine » Sans compter qu’évidemment ce très sentimental affamé d’amour tombe follement amoureux de la belle châtelaine : « Madame Dupin était encore, quand je la vis pour la première fois, une des plus belles femmes de Paris. Elle me reçut à sa toilette. Elle avait les bras nus, les cheveux épars, son peignoir mal arrangé. Cet abord m’était très nouveau. Ma pauvre tête n’y tint pas. Je me trouble. Je m’égare. Et bref, me voilà épris de Madame Dupin. Mon trouble ne parut pas me nuire auprès d’elle, elle ne s’en aperçut point. Elle accueillit le livre et l’auteur, me parla de mon projet en personne instruite, chanta, s’accompagna au clavecin, me retint à dîner, me fit mettre à table à côté d’elle. Il n’en fallait pas tant pour me rendre fou. Je le devins ».
Elle lui pardonna ! Louise Dupin avait un projet éminemment novateur : faire une encyclopédie du deuxième sexe qui démontrerait une fois pour toutes l’égalité naturelle entre hommes et femmes et traitant aussi bien de l’histoire que de la médecine, de la religion ou des institutions politiques. L’amoureux transi, lui même au diapason des idées d’émancipation et d’égalité défendues par son employeuse, l’aide avec ferveur. Pour elle Rousseau lit et résume près de 90 ouvrages dans des notes de synthèse qui sont ensuite corrigées et annotées par Louise. Un vrai travail d’équipe avec certainement d‘extraordinaires ébats, débats. Savez-vous que dans son livre elle expose des conceptions très avancées pour son notre époque, comme le projet d’un contrat de mariage à durée limitée, l’égalité juridique complète entre époux, et même … le mariage des prêtres. Je ne résiste pas à vous livrer, par ces temps de féminicides aigus et autres traques implacables des dérèglements masculins, ce doux apophtegme : « Hommes, femmes, aimez-vous réciproquement et faites ensemble un commerce de votre amour et de votre raison qui vous rende heureux. »
Depuis deux jours seulement (le 15 juin), venait d’ouvrir, pour les 500 ans de la naissance de Catherine de Médicis, l’Apothicairerie de la Reine à l’emplacement même où elle avait existé, dans le Bâtiment des Dômes. Logis vénéré, évoqué par Flaubert.
C d Médicis pénétrant dans l’antre de Nostradamus. Elle avait de bonnes raisons de s’enticher du mage de Salon-de-Provence, mais aussi de l’astrologue Ruggieri Cosimo dont le père Ruggieri l’Ancien était déjà celui de Laurent II de Médicis, son père, mais aussi d’Auger Ferrier, de Simeoni et de l’astrologue du pape. Ne lui ont-ils pas prédit lors de ses 14 ans (!) qu’elle serait reine de France, qu’elle aurait dix enfants, alors qu’on la crût stérile, comme on l’a vu, et que ses fils seraient rois ?
Mais aussi la mort de son époux Henri II prophétisée dans ce désormais célèbre quatrain funeste évoquant le tournoi fatal avec Le lyon ieune, le comte Gabriel de Montgomery, tournoi organisé hôtel des Tournelles à l’occasion de deux grands mariages, de Marguerite, la soeur du roi, avec le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, et celui d’Élisabeth, fille aînée du roi, avec Philippe II, roi d’Espagne. Vous savez tout ça depuis… Chaumont sur Loire ! ( https://jacbouby.fr/2021/01/14/chateaux-en-pays-de-loire-12/)
Le lyon jeune le vieux surmontera
En champ bellique par singulier duelle
Dans Cage d’or les yeux luy crevera
Deux playes vne, puis mourir, mors cruelle.
… mais à quelque chose malheur est bon car cet accident, qui donnera le pouvoir à Catherine de Médicis et la fera reine lui permettra d’éliminer enfin sa rivale Diane de Poitiers.
On voit ici parfaitement, de la rive gauche où j’ai accédé avec mon p’tit vélo, les différents apports au bâti 1- à gauche, la tour des Marques (du nom de son propriétaire-bâtisseur et de son fils Jean II Marques) moyenâgeuse et encore sur ta terre ferme, puis après le pont, 2- le carré des Bohier sur ses deux piles de l’ancien moulin, puis 3- le pont et ses 5 arches de Diane, amarrant l’ensemble à la rive du Cher avec un petit pont levis, ici dans l’ombre à droite et que l’on n’aperçoit pas ; 4- enfin les 2 étages de Catherine de Médicis s’élevant splendidement et élégamment sur ses arches. Ne ressent-on pas là comme une nostalgie du Ponte Vecchio de la jeunesse florentine de CdM ? Savez-vous que Pendant la Seconde Guerre Mondiale, après une brève occupation par les troupes allemandes, le château sera interdit d’accès pendant tout le conflit : le Cher représente en effet la ligne de démarcation entre la zone libre et la zone occupée. Aussi la galerie du rez-de-chaussée deviendra-t-elle, pour des centaines de Résistants, de prisonniers de guerre, de réfugiés et de Juifs, un lieu de passage et une porte d’accès vers la zone libre, traversée largement facilitée par la famille Menier et M. Baugé, régisseur du domaine.
Tel Narcisse, le fils du dieu-fleuve Céphise et de la nymphe, envoûté d’amour pour son double d’eau à peine frémissante, qui chuchote imperceptiblement dans la chaude lumière du couchant.
« Son calme n’a rien d’ennuyeux et sa mélancolie n’a pas d’amertume » Flaubert