CHEVERNY 3
Mille millions de sabords de tonnerre de Brest, je ne pourrais me risquer d’encourir les foudres des Tintinophiles, enragés si j’omettais d’avouer que Cheverny, c’est Moulinsart. Surtout Moulinsart !
… bien que architecturalement parlant, le château bâti par l’ancêtre du Capitaine Haddock… ait amputé l’original de ses deux pavillons latéraux carrés. Élégant certes, mais infiniment moins cossu.
Bigre, ce sont les Hurault qui auraient étés surpris et… la Diane de Poitiers (propriétaire pendant 13 ans) qui aurait été déconcertée qu’un hôte prénommé Tintin vînt ici poser ses valises ! Mais, tout de même, l’expo permanente est reléguée dans les greniers de la grange à fourrage !… à proximité du chenil. Il faut raison garder ! 🤪
Quant à la « trouvaille » du nom, euh… Hergé n’a pas trop forcé puisque un hameau de Sart-Moulin existe, situé à moins de 20 km de Bruxelles. Notez bien que, contrairement à Cheverny, Sart-Moulin a sa gare (dans Les 7 boules de cristal, Tintin descend à la gare de Moulinsart).
Bref, vous pouvez donc, à travers l’exposition permanente et les animations diverses de la fondation Moulinsart, revivre votre passion idolâtre et votre fétichisme préféré.
Façade nord, vers l’orangerie, du plus parfait style Louis XIII, avec ses murs enduits et ses angles en pierre de taille (grand pavillon de gauche en réfection)
Une dernière flânerie dans le bien romantique Jardins des Apprentis qui s’organise entre le château et l’orangerie, visite un peu écourtée par de larges averses. Paraît qu’à la (bonne) saison s’étale non loin de là un splendide tapis de tulipes…
Voilà, Cheverny le château, c’est fini. Un petit tour rituel à la boutique et nous achetâmes, pour combler notre ignorance crasse, des dépliants pense-bête pour les Nuls, sur les Rois et les Reines de France, car… nous allions vers des châteaux royaux bruissant des très hauts et … très pitoyables faits de l’Histoire de France.
Mais voilà que juste en face de l’entrée du château, se trouve la maison des vins de l’appellation Cheverny. Fermée pour l’instant, juste le temps d’aller se restaurer au Pinocchio (sic) du village et revenir pour les dégustations.
Ah ! Question sérieuse : quelle différence entre les appellations Cheverny et Cour-Cheverny ? Très simple : le Cour-Cheverny est exclusivement blanc et issus d’un seul cépage, qu’on ne rencontre nulle part ailleurs, le Romorantin (introduit par François 1er soi-même !) 26 viticulteurs dont 25 vinifient leurs vins. Vin original, sec et vif pour celui qui ne connaîtrait que Chardonnet et Sauvignon.
Or donc au caveau nous revînmes, je goûtai, nous achetâmes quelques sympathiques fioles pour agrémenter nos soirées caracolesques.
Notez la curiosité que présente le bâtiment de la mairie émergeant de l’église comme le fit Ève en son temps, du flanc d’Adam. On imaginerait bien les demeures siamoises de Pepone le communiste dans sa mairie et de Don Camillo de l’autre côté de la cloison dans son église !
Le caquetoir. Kézaco ? Vous le voyez, un magnifique auvent, ici sur les deux faces de l’église, sous lequel, une fois dûment accomplis les rites sacrés de la foi, on vient dûment s’esbaudir et caqueter à loisir sur la pluie et le beau temps, la marche de l’histoire, l’état des récoltes, mille potins adorablement médisants, sans oublier les dernières histoires de cul du village… mille et une choses qui raffermissent le lien social. Car c’est bien connu et … immensément actuel : « Le lien compte plus que le bien »
L’écho du Caquetoire, c’est le nom du festival des arts de la rue à Cheverny qui a obtenu la labellisation «Viva Leonardo Da Vinci, 500 ans de renaissance(s)» Ecco !