EXPOSITION de 95 photographies de JACQUES BOUBY, du 14 au 20 juin 1976, Chambre de Commerce, Place de l’Indépendance, DAKAR ( Sénégal)
12 réponses sur “EXPO DAKAR 1976”
Un extraordinaire voyage au Sénégal proposé à travers ces photos!
Une poésie tirée des gestes de la vie, que le photographe a su magnifier.
Félicitations maître Jacques Bouby. Joël.
Merci Joël d’autant que tu parles d’un pays que tu connais bien et … du Noir & Blanc que tu connais bien. Je sais ton amour du Ferlo, mais conviens qu’en terme « d’eaux vives », à part les puits (il y en a deux ds l’expo !) c’est un peu juste, !!! mais… à la prochaine expo, celle de 1981 ( celle que tu vis ! ) … A ton prochain message, mets l’adresse de ton site, stp.
Je constate que tes talents de photographe sont avérés depuis longue date , près d’un demi siècle et avec du noir et blanc en prime !
Ces photos témoignent que le Sénégal a conservé son aspect sauvage et authentique car nous assistons pratiquement aux mêmes scènes en 2020. Seules les pirogues paraissent plus effilées et moins décorées que de nos jours.
Tu viens de faire un véritable cadeau à ceux qui ont parcouru et aimé ce beau pays et qui partagent de nombreuses sensations mêlées aux émotions fortes que procurent les séjours en terre africaine. Un grand merci à toi !
Merci, merci Alain. Et C’est vrai ô dieux !!! qu’on les a aimés, ces tanns étales poignardés de soleil que de loin en très loin une charrette traversait, où quelques femmes s’affairaient auprès des greniers chevelus pieds dans l’eau, on les a aimés ces bolongs aux marées sans heurt dont les eaux s’accordaient silencieusement en décalé à la respiration liquide de l’océan tout proche. Et ces couchants flamboyants dans les soiries écarlates desquels, Koumba Ndoffène voulait se faire tailler un manteau ! Selon les poèmes de Senghor…
Djiffir, Ndangane, Diakhanor, Djonwar, Mbissel, et même… Njodjor et sa féroce armée de moustiques.
Et Sangomar à la terrible pointe effilée où entre Saloum et Océan on vivait nu, dans la même torpeur solaire que celle qui brûlait les chairs exacerbées du Robinson de Michel Tournier. Si désert que même aucun pêcheur n’y accostait tant d’épouvantables Djinns arpentaient (alors !?) sans cesse le rivage.
Ah ! J’ai plus de souvenirs que si j’avais 1000 ans 😜
A re-voir ces images, je mesure combien elles sont un dévoilement des géométries secrétes d’une terre africaine, lignes, croisements, droites, parallèles, courbes, textures soyeuses ou bourbeuses, piquetages, trouées circulaires, reflets, graphismes et idéogrammes inspirés, jusq’aux bêtes qui s’inscrivent dans une écriture idéographique, hiéroglyphes et sinogrammes… C’est une autre face du monde que révèle le regard du photographe, architecture qui fait leur place tendre et attentive aux êtres, qu’ils regardent le spectateur, ou soient immergés dans leur pensée méditative. Le Noir et Blanc éclaire de toutes ses nuances, secrètes ou éclatantes, les couleurs d’un monde ramené à son essentiel. Pas une ride ! Cette représentation d’un monde reste originelle et biblique (pour nous), même si 40 années ont passé, preuve que le regard empathique transcendé dans une esthétique, sait aller vers l’essentiel : la tendre beauté du monde. Jacques, pas de cliché dans ce regard… mais des instantanés d’éternité sans emphase. Oui du (très) grand art !
Que de nostalgie avec tes images ô combien poétiques de ce pays tant attachant.
Du grand art photographique où le noir et blanc transcende la vie de ces lieux magiques si chers à nos cœurs.
Merci de nous faire partager ces visions du Sénégal profond.
Nous y avons partagé des moments inoubliables.
J’y suis finalement resté de 1977 à 1991 passant au travers de toutes les limitations de séjour des contrats de coopérant !!!
Ta photo intitulée « Monodie », celle au graphisme épuré avec les deux chevaliers gambette (à moins que ce ne soient des bécasseaux !) est toujours sur un de mes murs .
A bientôt pour la redécouverte de nos « Chroniques de l’Hyperfocale…..
Je viens de lire (cf Alain Cohen) que tous ces extraits de vie et de paysages sénégalais figés il y a 50 ans étaient toujours présents aujourd’hui. Quelle surprise. Quelle bonne surprise. Je me disais que ces photos si instantanées ne pouvait qu’être datées, historicisées. Que c’étaient sans doute des archives , des mémoires d’un pays de 3 ou 4 millions d’habitants. Qu’à la vitesse de l’anthropisation galopante actuelle, il ne de devait plus rien rester de ces espaces où la nature était chez elle et l’humain en transit.
C’est peut être par la magie du N et B qui fige dans nos imaginaires des instants fugaces prélevés au hasard des rencontres par l’œil du maitre. Mais tellement ouvragés dans la lumière rouge de la chambre noire que ceux-ci deviennent des vérités éternelles. Ces photos portent en elles un témoignage qui ne se laisse pas réduire à des … clichés.
Ce re-voyage, sans moustiques, sans l’agression du soleil ou de l’harmattan, derrière son écran, au pays des tanns inhospitaliés serait-il le rêve d’une harmonie retrouvée entre l’homme et la nature. Dont on a tant besoin dans notre quotidien covidé et en folie.
Merci Jacquot.
Moi aussi, je suis un peu sceptique, Marc !
Lorsque je découvris Djiffir il n’y avait que des bougainvilliers poussant très haut et richement fleuris. Étonnant, non ? Rien d’autre en ces lieux ! Vu de plus près, des amas de briques pulvérisées, trace d’une ancienne demeure démolie, sans doute des gens vivant là, si isolés (?!) avaient planté ces bougainvilliers généreux. Je m’en fus mener l’enquête. En fait une «petite entreprise» était installée là jadis, récoltant et commercialisant le zirconium des sables noirs tout proche. Après le «soleil des Indépendances», de valeureux combattants étaient venus dynamiter la maison de ces «infâmes-criminels-contre-l’humanité». Aujourd’hui, je découvre qu’il y a des campements touristiques un peu partout et … qu’une belle route goudronnée relie désormais Palmarin au… reste du monde. C’est pour dire que je suis sceptique sur les propos d’Alain : «le Sénégal a conservé son aspect sauvage et authentique car nous assistons pratiquement aux mêmes scènes en 2020». Avec l’afflux massif des touristes ?
Mais la question n’est pas là ! Mes photos ne sont pas une représentation du réel ! 1- j’ai choisi des scènes bibliques, par affinité sentimentale et soif de contemplation. 2- toutes mes photos sont conçues en Noir et Blanc, comme toutes mes photos à l’Hasselblad. Essayez donc d’ajouter de la couleur à une seule d’entre elles ! A part le bleu de la mer sur certaines photos, vous n’y gagneriez RIEN. Mais… vous y perdriez «l’écriture idéographique» comme l’écrit si finement bien Riton le Nantais. 3- je suis loin de récuser le désir d’esthétisme. Non, je le revendique. Ce qui nous amène donc très loin du réel… tout en restant au plus profond de sa texture. Mais, c’est vrai Alain, la terre africaine est bien là !
Jacques, il faudrait dans votre brousse solaire une résidence d’écriture avec Fatou Diome, auteure des Veilleurs de Sangomar, que j’ai reçue en librairie à Nantes, une battante à la rhétorique implacable et flamboyante, et comme nous connaissions un peu les mêmes lieux mythiques , parcourus avec les missions Radio Scolaire – Clad, ce fut un grand moment… tout comme avec David Diop, pour Frère d’âmes, qui situe son roman entre Lompoul et Gandiole, deux lieux aussi hors du commun – sauf qu’aujourd’hui Gandiole est une ville, et fait face à la fatale brèche dans la Langue de Barbarie.
Désir d’esthétisme dis tu… sauf que cela semble, ainsi dit, un peu apprété. Mais recherche instinctive d’une inscription esthétique, certes, d’accord, composition, graphisme, avec toujours le petit désordre du vivant… Autant de photos intemporelles restent un peu mystère, sauf à connaître le mystérieux bipède Bouby en personne…
Un extraordinaire voyage au Sénégal proposé à travers ces photos!
Une poésie tirée des gestes de la vie, que le photographe a su magnifier.
Félicitations maître Jacques Bouby. Joël.
Merci Joël d’autant que tu parles d’un pays que tu connais bien et … du Noir & Blanc que tu connais bien. Je sais ton amour du Ferlo, mais conviens qu’en terme « d’eaux vives », à part les puits (il y en a deux ds l’expo !) c’est un peu juste, !!! mais… à la prochaine expo, celle de 1981 ( celle que tu vis ! ) … A ton prochain message, mets l’adresse de ton site, stp.
J’avais mis l’adresse du site dans la case prévue!…
https://arpaphoto.wordpress.com/
Je constate que tes talents de photographe sont avérés depuis longue date , près d’un demi siècle et avec du noir et blanc en prime !
Ces photos témoignent que le Sénégal a conservé son aspect sauvage et authentique car nous assistons pratiquement aux mêmes scènes en 2020. Seules les pirogues paraissent plus effilées et moins décorées que de nos jours.
Tu viens de faire un véritable cadeau à ceux qui ont parcouru et aimé ce beau pays et qui partagent de nombreuses sensations mêlées aux émotions fortes que procurent les séjours en terre africaine. Un grand merci à toi !
Merci, merci Alain. Et C’est vrai ô dieux !!! qu’on les a aimés, ces tanns étales poignardés de soleil que de loin en très loin une charrette traversait, où quelques femmes s’affairaient auprès des greniers chevelus pieds dans l’eau, on les a aimés ces bolongs aux marées sans heurt dont les eaux s’accordaient silencieusement en décalé à la respiration liquide de l’océan tout proche. Et ces couchants flamboyants dans les soiries écarlates desquels, Koumba Ndoffène voulait se faire tailler un manteau ! Selon les poèmes de Senghor…
Djiffir, Ndangane, Diakhanor, Djonwar, Mbissel, et même… Njodjor et sa féroce armée de moustiques.
Et Sangomar à la terrible pointe effilée où entre Saloum et Océan on vivait nu, dans la même torpeur solaire que celle qui brûlait les chairs exacerbées du Robinson de Michel Tournier. Si désert que même aucun pêcheur n’y accostait tant d’épouvantables Djinns arpentaient (alors !?) sans cesse le rivage.
Ah ! J’ai plus de souvenirs que si j’avais 1000 ans 😜
A re-voir ces images, je mesure combien elles sont un dévoilement des géométries secrétes d’une terre africaine, lignes, croisements, droites, parallèles, courbes, textures soyeuses ou bourbeuses, piquetages, trouées circulaires, reflets, graphismes et idéogrammes inspirés, jusq’aux bêtes qui s’inscrivent dans une écriture idéographique, hiéroglyphes et sinogrammes… C’est une autre face du monde que révèle le regard du photographe, architecture qui fait leur place tendre et attentive aux êtres, qu’ils regardent le spectateur, ou soient immergés dans leur pensée méditative. Le Noir et Blanc éclaire de toutes ses nuances, secrètes ou éclatantes, les couleurs d’un monde ramené à son essentiel. Pas une ride ! Cette représentation d’un monde reste originelle et biblique (pour nous), même si 40 années ont passé, preuve que le regard empathique transcendé dans une esthétique, sait aller vers l’essentiel : la tendre beauté du monde. Jacques, pas de cliché dans ce regard… mais des instantanés d’éternité sans emphase. Oui du (très) grand art !
Que de nostalgie avec tes images ô combien poétiques de ce pays tant attachant.
Du grand art photographique où le noir et blanc transcende la vie de ces lieux magiques si chers à nos cœurs.
Merci de nous faire partager ces visions du Sénégal profond.
Nous y avons partagé des moments inoubliables.
J’y suis finalement resté de 1977 à 1991 passant au travers de toutes les limitations de séjour des contrats de coopérant !!!
Ta photo intitulée « Monodie », celle au graphisme épuré avec les deux chevaliers gambette (à moins que ce ne soient des bécasseaux !) est toujours sur un de mes murs .
A bientôt pour la redécouverte de nos « Chroniques de l’Hyperfocale…..
Je viens de lire (cf Alain Cohen) que tous ces extraits de vie et de paysages sénégalais figés il y a 50 ans étaient toujours présents aujourd’hui. Quelle surprise. Quelle bonne surprise. Je me disais que ces photos si instantanées ne pouvait qu’être datées, historicisées. Que c’étaient sans doute des archives , des mémoires d’un pays de 3 ou 4 millions d’habitants. Qu’à la vitesse de l’anthropisation galopante actuelle, il ne de devait plus rien rester de ces espaces où la nature était chez elle et l’humain en transit.
C’est peut être par la magie du N et B qui fige dans nos imaginaires des instants fugaces prélevés au hasard des rencontres par l’œil du maitre. Mais tellement ouvragés dans la lumière rouge de la chambre noire que ceux-ci deviennent des vérités éternelles. Ces photos portent en elles un témoignage qui ne se laisse pas réduire à des … clichés.
Ce re-voyage, sans moustiques, sans l’agression du soleil ou de l’harmattan, derrière son écran, au pays des tanns inhospitaliés serait-il le rêve d’une harmonie retrouvée entre l’homme et la nature. Dont on a tant besoin dans notre quotidien covidé et en folie.
Merci Jacquot.
Moi aussi, je suis un peu sceptique, Marc !
Lorsque je découvris Djiffir il n’y avait que des bougainvilliers poussant très haut et richement fleuris. Étonnant, non ? Rien d’autre en ces lieux ! Vu de plus près, des amas de briques pulvérisées, trace d’une ancienne demeure démolie, sans doute des gens vivant là, si isolés (?!) avaient planté ces bougainvilliers généreux. Je m’en fus mener l’enquête. En fait une «petite entreprise» était installée là jadis, récoltant et commercialisant le zirconium des sables noirs tout proche. Après le «soleil des Indépendances», de valeureux combattants étaient venus dynamiter la maison de ces «infâmes-criminels-contre-l’humanité». Aujourd’hui, je découvre qu’il y a des campements touristiques un peu partout et … qu’une belle route goudronnée relie désormais Palmarin au… reste du monde. C’est pour dire que je suis sceptique sur les propos d’Alain : «le Sénégal a conservé son aspect sauvage et authentique car nous assistons pratiquement aux mêmes scènes en 2020». Avec l’afflux massif des touristes ?
Mais la question n’est pas là ! Mes photos ne sont pas une représentation du réel ! 1- j’ai choisi des scènes bibliques, par affinité sentimentale et soif de contemplation. 2- toutes mes photos sont conçues en Noir et Blanc, comme toutes mes photos à l’Hasselblad. Essayez donc d’ajouter de la couleur à une seule d’entre elles ! A part le bleu de la mer sur certaines photos, vous n’y gagneriez RIEN. Mais… vous y perdriez «l’écriture idéographique» comme l’écrit si finement bien Riton le Nantais. 3- je suis loin de récuser le désir d’esthétisme. Non, je le revendique. Ce qui nous amène donc très loin du réel… tout en restant au plus profond de sa texture. Mais, c’est vrai Alain, la terre africaine est bien là !
Voici l’adresse de mon site…
https://gerardgasquet.com/
A bientôt
Beaucoup de poésie avec l’utilisation du noir et blanc. De vrais tableaux d’artiste. Bravo.
Jacques, il faudrait dans votre brousse solaire une résidence d’écriture avec Fatou Diome, auteure des Veilleurs de Sangomar, que j’ai reçue en librairie à Nantes, une battante à la rhétorique implacable et flamboyante, et comme nous connaissions un peu les mêmes lieux mythiques , parcourus avec les missions Radio Scolaire – Clad, ce fut un grand moment… tout comme avec David Diop, pour Frère d’âmes, qui situe son roman entre Lompoul et Gandiole, deux lieux aussi hors du commun – sauf qu’aujourd’hui Gandiole est une ville, et fait face à la fatale brèche dans la Langue de Barbarie.
Désir d’esthétisme dis tu… sauf que cela semble, ainsi dit, un peu apprété. Mais recherche instinctive d’une inscription esthétique, certes, d’accord, composition, graphisme, avec toujours le petit désordre du vivant… Autant de photos intemporelles restent un peu mystère, sauf à connaître le mystérieux bipède Bouby en personne…