Autour de KOCHI (Fort Cochin)
Circulation dans la campagne régulièrement entrecoupée par un bras d’eau, rappelant qu’ici, tout un réseau de canaux que parfois un pont enjambe déclinent tous, peu ou prou vers la Mer d’Arabie, jamais très loin. Où de petits villages de pêcheurs tentent de résister à l’ensablement.
Où l’on peut voir que les jacinthes d’eau aux bien jolies fleurs mauves peuvent se transformer en cauchemar ! Agglutinées les unes aux autres en une épaisse plaque compacte elles envahissent massivement les plans d’eau.
Une vraie force tranquille de la nature ! qui atteste de l’absence de salinité de l’eau.
On peut en voir les effets désastreux sur la pêche puisqu’elle a ici définitivement condamné l’usage des carrelets chinois, pourtant disposés en nombre le long de ce bras d’eau désormais étouffé par l’épais couvercle de jacinthes. Qui de toute façon asphyxie à terme les poissons !
Port de pêche de CHELLANAM. Super, on arrive à temps pour le débarquement du poisson du dernier bateau, scènes multiples et grosse activité de fin de matinée.
Une escouade de porteurs fait le va et vient du bateau à la plage où les corbeilles emplies de poissons sont soumises à la pesée avant d’être amenées aux camions stationnés à l’arrière. La pêche était particulièrement fructueuse car l’opération de débarquement pour cette seule barque dura plus de 40 minutes qu’il faut multiplier par le nombre important de bateaux.
L’opération terminée il faut nettoyer toutes les corbeilles avant de les remiser pour la prochaine opération.
Où l’on peut voir, à l’arrière que d’importantes jetées de rochers protègent le port de pêche mais c’est régulièrement que Chellanam est sujet à de redoutables inondations entre eaux avant et eaux arrières.
Pendant ce temps, sur le rivage on nettoie les filets pour les ranger, on hisse les bateaux les plus petits hors de l’eau à la force des poignets pour les aligner sur la rive. Et les préparer à leur prochaine sortie.
On rappelle que la communauté très soudée des pêcheurs, souvent des chrétiens, a été très affectée par le cyclone tropical Ockhi, début décembre 2017. En l’absence de toute alerte cyclonique officielle du Service météorologique indien, de nombreux pêcheurs se sont aventurés en mer subissant de plein fouet la tempête qui fit chavirer leurs barques. Sans compter ceux qui se trouvaient déjà en mer depuis plusieurs jours.
Ce n’est qu’au bout de 24 heures que les garde-côtes et la Marine indienne et des avions de reconnaissance sont parvenus à organiser le sauvetage. Mais trop tard ! Ce fut une hécatombe.
Voilà, cette belle image de symphonie en bleu majeur, picorée de notes blanches restera notre dernière vision des Backwaters du KERALA.