AUBRAC : el Camino, lou camin (2)
« Mettre un pas devant l’autre, maintenir son sac au milieu de son dos, c’est toute l’affaire du pèlerin, elle absorbe son présent tout entier. Alors les tracas n’ont plus de place et l’esprit erre tranquille.» note Sabine-la-Pèlerine
« Passer de la mesure du temps à celle de l’espace, ne plus compter les heures mais compter ses pas et le soir, enfin arrivé, écrire le nombre de kilomètres parcouru sur son bloc-notes. »
Descente parmi les fleurs vers le mini ruisseau de la Peyrade où l’on rejoint la route et au loin le truc de Marchastel tel un mirage et… la petite montée avant Rieutort.
Rieutort d’Aubrac (riou tort « ruisseau tortueux »), enraciné dans la roche, né du roc qui l’assaille mais qu’il a dompté et qu’il révèle et expose magnifiquement avec ses drailles, ses magnifiques murets (vrais bastions, parfois), ses magnifiques enclos, ses magnifiques granges et maisons, ses porches, ses fontaines, ses croix, son ferradou, son four banal … On adore cet humble village ! Où se tapissent quelques agriculteurs sympas !
Et cet art, de l’assemblage des blocs de granite ! Qui nous parle tant !
Attention, la possession d’un four banal était le privilège du seigneur ! Et les villageois devaient lui payer une certaine redevance pour l’utiliser.
Comprendre donc que tout çà n’a rien de banal ! Et que dans le système féodal de notre doulce France, ces banalités (fours, moulins, pressoir ou autres) étaient des services publics, certes, mais bien taxés. Tiens tiens, mais… rien n’aurait donc changé ?
Lou ferradou : installation érigée sur le couderc où opérait lou Fabre, le maréchal-ferrant-forgeron : joug et sangles solidement arrimés à la structure de granite maintenaient l’animal en place pendant le travail de ferrage. Il était (quelquefois ?!), le Fabre, payé au Premier de l’an, en nature. Ah ! là ! Je crois que ce n’est plus possible 🤪
On aurait tant aimé en avoir chez nous, des comme-çà ! Magnifiques !
Merci Jacques, pour ce pèlerinage en images !